Zul Aman

Zul Aman

Maîtres des forêts et des jungles, les trolls régnaient sans conteste sur de vastes territoires. Ils étaient craints, leurs guerriers déployaient une férocité inégalée et leurs sorciers vaudous dominaient les corps et les esprits mieux qu'aucune autre magie. Ils rêvaient des dieux animaux et abattaient leurs ennemis de toutes races dévorant leurs cœurs et leurs chairs encore tièdes du souffle de la vie.

Puis les elfes et les humains s'unirent contre eux et décimèrent cet empire guerrier. Ainsi, cette civilisation autrefois glorieuse est maintenant sur le déclin. Beaucoup se sont éloignés du vrai culte et ont rejoint la horde. Mais la tradition originelle coule encore dans le sang de certains trolls qui se sont isolés ensemble en ..... Zul'Aman!!! Baignés du souffle de leurs dieux primordiaux ils rassemblent leurs forces et leurs pouvoirs pour reconquérir leur monde et de nouveau faire régner la terreur et se gorger du sang de leurs ennemis......

« Dans une hutte en bois un cri de victoire résonne. Malacrass, le sorcier suprême, sent son cœur bondir dans sa poitrine : les dieux lui ont répondu ! Le pouvoir lui a été accordé et par son truchement sa race sera bientôt prête à déferler sur le monde pour le mettre à genou.
Au pas de course il rejoint dans sa demeure Zul'Jin, le maître de guerre, et lui explique le don des dieux : il faut maintenant choisir quatre de leurs plus valeureux guerriers.

A peine avant l'aube, ils se retrouvent tous les six au plus profond de la forêt pour un rituel qui durera cinq jours et cinq nuits. Dans le village, les trolls courbent les épaules, les enfants et les femmes restent enfermés, voilà bientôt cinq jours que des cris effrayants résonnent dans la forêt comme si d'atroces tortures étaient infligées. Ceux qui ont cherché à découvrir l'origine de ce tumulte ne sont jamais revenus, et chose encore plus inquiétante, le maître de guerre et ses lieutenants ont disparus laissant le peuple de Zul'Aman dans la détresse et l'angoisse.

Le soleil se lève sur une nouvelle nuit sans sommeil pour les Amanis, les premiers rayons percent l'horizon lorsque les cris cessent. Un bruit étrange et lourd s'empare de la forêt, une puissance nouvelle semble en émaner, comme si les dieux eux-mêmes foulaient son sol. Ecartant les frondaisons d'une main émaciée dont les veines palpitent encore de puissance, Malacrass apparaît. Dans son sillage, métamorphosés, Zul'Jin et ses hommes se dressent plus grands, plus forts et plus terrifiants qu'ils ne l'ont jamais été. Ils sont devenus les Loas, incarnations vivantes du pouvoir des dieux de la forêt, union ultime entre les animaux sacrés et la race troll. Ils viennent dans les royaumes pour rendre à leurs adeptes la place qu'ils méritent et anéantir les autres races et se repaître de leurs entrailles.
Nalorakk le dieu ours, Akil'zon le dieu aigle, Jan'alai le dieu dragon-faucon et Halazzi le dieu lynx prêteront leur force au peuple troll et Zul'Jin lui-même est investi de tous leurs pouvoirs.
Loin du conflit contre la légion ardente et les sbires de Sargeras ou d'Illidan, la nature sauvage compte bien dominer le monde ! Rien ne pourra les arrêter !

Rien ?... Tout le monde ne partage pas cet avis. Le bruit d'une cavalcade déchire la nuit dans les contrées fantôme, les cliquetis métalliques des armes tintant contre le harnachement des destriers chantent un hymne funèbre. Au clair de lune, laissant un nuage de poussière derrière eux, les ombres de silhouettes de fiers guerriers se détachent dans le clair-obscur. Ils ont vaincu tant d'ennemis, affronté tant de périls que défier des dieux ne les effraient pas une seconde. Une nouvelle fois les elfes et les humains sont unis contre les trolls, leur union inclus désormais nains, gnomes et draeneis. Leur troupe porte un nom que les ennemis d'Azeroth ont déjà appris à craindre : Le Triumvirat.

Après avoir gravi lentement les marches du temple d'Ula-Tek, le général en chef du Trium se saisit de sa masse, les muscles noueux de ses épaules jouent sous l'armure, son torse enfle dans des proportions surprenantes et ses biceps se contractent en une masse plus dure que la pierre. D'un geste ample et puissant il frappe de son arme le gong "DING!" encore "DONG!", et encore "DANG!". Une odeur de bois moisi emplie l'atmosphère tandis que les lourdes portes de bois s'ouvrent sur le monde des trolls. Le temps est compté, ici n'est pas le lieu des combats posés, de la guerre d'usure, il faut combattre les trolls et leurs dieux avec leurs propres armes : la furie sanguinaire et la sauvagerie.

Les membres du Triumvirat se jettent dans la bagarre comme des furies, des geysers de sang ne tardent pas à exploser en tout sens. Comme la foudre ils progressent vers l'autel de Nalorakk, leur premier objectif. Essoufflés et couverts de sang (heureusement celui de leurs ennemis) les combattants arrivent devant le dieu ours. Sans hésiter ils se jettent sur lui, ils n'ont même pas un sursaut lorsque celui-ci se transforme en bête géante, leur esprit est tout entier dédié à la fureur de la destruction, les coups pleuvent, sans cesse, implacables, infatigables, jusqu'au coup fatal ! Un dieu est mort ! Nalorakk vaincu gît à leur pied.

Se réjouir ? Ils n'ont pas le temps, leur esprit vise ailleurs (^^) et déjà la course effrénée reprend, une nuée d'oiseaux voraces, et le dieu emplumé se dresse, il déchaîne les éclairs et la pluie sur eux, mais bientôt Akil'Zon agonise comme son homologue dans la poussière de Zul'Aman.
Invisibles dans les ombres, des lynx géants leur barrent le passage, les bêtes ne font pas long feu, toujours au pas de charge, ils percutent leurs adversaires qui meurent sans avoir le temps de s'étonner de la fureur de nos héros, une fureur toute trollesque... Halazzi succombe quelques instants plus tard dans un feulement rauque de désespoir et de frustration. Un second souffle anime nos compagnons, un seul dieu-animal leur barre l'accès au sorcier vaudou, source de ce conflit à la brutalité effroyable.
Ils s'enfoncent dans la défense adversaire, vifs comme le serpent, ils avancent de poste en poste, évitant ou tuant férocement toutes les patrouilles qui pourraient donner l'alerte. Une frénésie guerrière s'empare du Triumvirat, tel les guerriers berserkers, ils se jettent dans la bataille de toute leur âme, faisant fi de la fatigue et de la douleur, ils se laissent submerger par l'appel du sang. Un seul mot résonne dans leur crâne "tuer", "tuer", "tuer", une telle sauvagerie n'est pas leur habitude mais eux aussi sont des enfants de la nature et ils entendent cet appel, libérés de leur carcan de morale et de rigueur militaire, ils cèdent à leur propre animalité.
La nature-sauvage est victorieuse mais pas de la façon prévue par Malacrass. Elle triomphe en emplissant le cœur des Triumnis qui, tels une meute de loups, harcèlent Jin'Alai et sa nichée de faucons jusqu'à ce qu’épuisé le quatrième dieu s'effondre sur un coussin de plumes sanglantes.
La voie est maintenant libre pour le Triumvirat, Malacrass les attend, son vaudou est puissant, mais le Triumvirat l'est encore plus ! Cependant, ceci est une autre histoire...